Docteur, c'est grave ?...

Ce qu'on entend ici ou là :

 

Parmi la liste des affirmations du Musée des horreurs que vous avez pu lire sur cette page jusqu’à cette dernière mise à jour, en voici quelques-unes plutôt épicées :

 

"Un chrétien doit être parfait et apprécié de tous…"

"Je dois faire comme tel ou tel modèle."

"Si je crois, je réussirai tout, du moins, c’est ce que me disent les autres…"

"Pour les autres, c’est facile, pour moi, c’est difficile."

"Il y a des gens bien plus compétents que moi."

"Je le ferai quand je serai prêt."

"Mieux vaut ne rien faire que le faire imparfaitement."

"On est comme on naît, on ne peut rien y faire."

 

Donc :

"Seigneur, demande-le à quelqu’un d’autre."

 

 Erreur et catastrophe.

 

 Catastrophe, du grec kata-strophê (= événement final), nous indique qu’une issue finale et tragique peut survenir. La difficulté est de faire la différence entre erreur et catastrophe. Il est vrai qu’une erreur peut être fatale. Evitez de prendre l’autoroute à contre-sens, ou d’utiliser une corde plus longue que la distance au sol pour votre prochain saut à l’élastique… Mais est-ce une catastrophe si, dans votre tort, un ami vous reprend suite à une mauvaise décision ? Ou si l’on vous considère comme moins parfait que vous voudriez paraître ? Ou si votre Smartphone est tombé dans les toilettes ?

 

 

  

L’erreur, parlons-en.

 

Des personnages bibliques importants semblent s’être trompés :

 

1. Paul n’écoute pas les prophètes qui lui demandent de ne pas aller à Jérusalem où il sera arrêté (Actes 21.4 + 10-12). Ce qui arrivera.

 

2. Pierre, à cause de son comportement, est repris par Paul : « Mais, lorsque Céphas (Pierre) vint à Antioche, je (Paul) me suis opposé à lui ouvertement, car il s'était mis dans son tort. » (Galates 2.11) 

 

3. Même Jésus. Il met deux jours pour se rendre au chevet de son ami Lazare. Il le retrouve mort et pleure. (Jean 11.34)

 

 Vraiment une erreur ?

 

A première vue, une erreur peut apparaître en tant que telle. Elle ne le sera pas dans l’optique de Dieu.

 

1. Paul pourra témoigner devant les autorités juives et romaines.

 

2. Pierre donnera l’occasion à Paul d’expliquer que le salut ne vient pas de la performance (les œuvres de la Loi), mais par la foi en Christ.

 

3. Au milieu de la foule éplorée, Jésus pourra démontrer sa compassion et son pouvoir de résurrection.

 

 Réhabilitons l’erreur !

 

 Ne relativisons pas tout. Tout comme le bien et le mal, l’erreur existe. Mais elle permet de corriger des comportements, d’améliorer des techniques, de progresser dans la science.

 

Combien de fois l’enfant que vous étiez est-il tombé avant

de savoir marcher correctement ? Combien de crayons avez-vous usés avant de réussir des dessins plus ou moins représentatifs ? Combien de réacteurs de fusées ont-ils explosé avant que l’homme ne marche sur la lune ?

 

Prenons le contre-exemple de la fourmilière : son organisation fonctionne à la perfection. Il n’y a rien à changer. Et cela fait peut-être plus de cinquante millions d’années que ses habitants mènent la même vie. Vraiment passionnant ?

 

Nous sommes imparfaits dans un monde imparfait. Sortir de la médiocrité est un objectif louable. Se comparer à d’autres que nous idéalisons, viser la perfection peuvent nous épuiser ou nous décevoir.

 

Prenons conscience de nos erreurs. Pour ne pas les reproduire, et pour améliorer notre démarche.

 

 Une diablerie.

 

Par crainte, combien de fois avons-nous renoncé ? Le Diable est passé maître dans l’art de nous arrêter. Ne pouvant directement nous atteindre, il instillera en nous toutes sortes de « bonnes » raisons pour ne pas bouger : peur du regard d’autrui, rappel des réprimandes de nos parents ou des échecs, amplification des difficultés...

 

 

Et Dieu ?

 

Il nous promet tous les jours sa présence. Jésus est le chemin, pas un mur. Il veut nous faire progresser et vivre chaque jour comme un nouveau départ.

 

Il veut aussi nous arrêter avant la catastrophe. A l’image du principe des trous d’Emmental pour la navigation aérienne :

Lorsqu’un pilote commet une erreur, il traverse un trou dans une sorte de tranche de fromage. Par sécurité, le trou de la tranche suivante ne sera délibérément pas aligné et l’erreur sera réparée. Si par malheur, le trou suivant devait être en face, une autre tranche avec des trous encore une fois décalés permettrait de corriger la manœuvre, et ainsi de suite.

 

Et il reste la grâce. L’Epître aux Hébreux (12.6-11) nous dit que Dieu corrige ceux qu’Il aime. La correction ne rime pas avec punition, mais avec progression. Dieu n’est jamais dépassé. Prenons l’exemple de Paul. Combien d’erreurs il a commises pendant sa jeunesse ! Pourtant Dieu l’a appelé et transformé. Le premier chapitre de la Lettre à Timothée vous rassurera quant à la bienveillance du Tout-Puissant.

 

Vous avez appris à rouler à vélo ?  Qu’il est difficile de

garder l’équilibre quand on fait du sur-place ! Il faut démarrer puis corriger la trajectoire avec le guidon et le poids du corps. Un peu à l’image de notre marche. A l’arrêt, tout semble impossible. Puis lorsque qu’on se met en route, les difficultés paraissent souvent moindres, et on les gère quand elles arrivent.

 

Courage ! Soyons intelligents, calculons la dépense, visons des objectifs réalisables, oui. Et...

 

...arrêtons de nous arrêter par crainte de nous tromper.