• Quel talent !

    Vous commencez ?

    Si vous êtes de tendance narcissique mégalomane, vous pouvez directement zapper cette méditation qui va vous ennuyer. Si, par contre, vous êtes un peu comme moi, pas toujours sûr(e)s de vos choix, alors bonne lecture !

     

    Le texte biblique : Matthieu 25. 14 - 30

    Il s'agit d'une parabole, une histoire inventée qui sert à illustrer un enseignement de Jésus. Celle-ci a été donnée peu de temps avant son arrestation. On y voit un maître donner respectivement cinq, deux et un talent(s) à ses serviteurs avant de partir en voyage. A son retour, il demande ce que chacun en a fait.

    Sans vouloir aller plus loin que le texte, qu'apprend-on sur Dieu ou sur nous-mêmes ? Méfions-nous des idées toutes faites. Le texte grec nous réserve quelques surprises.

     

    Les talents

    Même le plus petit a une incroyable valeur : 6000 journées de travail, ce qui représente pour un ouvrier suisse actuel la somme de 6000 x 22.- CHF de l'heure x 8 heures par jour =

    CHF 1'056'000.-

    Celui qui a reçu le moins est au bénéfice d'une belle somme. Vous accepteriez un seul talent ? Pour ma part, je n'hésiterais pas...

    Quel talent !

     

    Le maître (Dieu)

    (Un détail pour vous Mesdames : au verset 14, c'est un anthropos qui part en voyage. Ce qui peut être traduit par un humain homme ou femme.)

    Il connaît chacun. Comme Dieu avec nous, il ne va pas confier l'impossible à quelqu'un. Confiance !

    Selon la traduction, il donne (paradidomi = mettre dans la main). Ce n'est pas un prêt. A la fin, il ne reprend pas, sauf à un.

    "Je moissonne où je n'ai pas semé et je ramasse où je n'ai rien répandu." Dans un sens large, il s'attend à ce que des personnes mettent en route des projets pour qu'il puisse ensuite les prolonger.

    Il s'attend à ce que chacun fasse travailler ses talents, qu'il en fasse donc profiter d'autres personnes.

    Avant de partir, il ne donne pas 36'000 conseils. Il n'infantilise pas ses serviteurs. Il laisse gérer les talents. Une certaine maturité et une certaine responsabilité dont nous pourrions nous inspirer.

    Il revient longtemps après. No stress. Apprenons à tenir la distance.

    Il honore la fidélité et les petits commencements. Il en est de même avec nous. Sommes-nous d'accord de manier le balai pour Dieu ou exigeons-nous immédiatement des tâches en rapport avec notre âge ou notre haut niveau de qualification ?

    Le maître/Dieu est-il vraiment dur, ou est-ce notre propre crainte que nous projetons sur lui ?

     

    Les serviteurs décidés.Quel talent !

    Chacun double son avoir. Celui qui reçoit les 5 talents n'est pas plus efficace que celui des 2. Arrêtons de nous comparer. Si un tel fait davantage (mieux ???) que nous, n'aurait-il pas reçu davantage ?

    L'argent circule. Jésus ne fait pas ici l'apologie des marchés ou de la bourse. Il nous montre plutôt que si l'argent a "travaillé", c'est qu'il est passé de main en main et a été utile à plusieurs. Qu'en est-il de nos talents ? A qui et à quoi servent-ils ?

     

    Le troisième serviteur

    Il a agi dans la logique de l'époque : enterrer l'argent servait de coffre-fort. Mais toute logique est-elle logique vis-à-vis de Dieu ?

    "Maître, voici ton bien." Il n'a pas réalisé ce que le maître lui avait donné.

    Il est rempli de contrariétés (poneros) et timoré, paresseux (okneros).Quel talent !

    Il est paralysé par la peur, par l'image qu'il se fait du maître. Il préfère ne rien faire que se tromper. N'est-ce pas une attitude qui nous rattrape parfois ? Amplifiant les attentes d'autrui, nous mettons la barre si haut que nous préférons nous abstenir. Mieux vaut ne rien faire que le faire imparfaitement, quel mensonge !

    Se sentant incapable de gérer cette fortune, il aurait dû demander l’aide de personnes compétentes (les banquiers). Notre fierté nous empêche-t-elle de demander de l'aide ? Nulle part il est écrit que chacun doit se débrouiller dans son coin.

    "A celui qui n'a pas, même ce qu'il a lui sera retiré." Il s'agit du verbe  echo, qui peut être traduit par s'attacher à. Ce qui donne comme sens : "A celui pour qui ce qu'il a ne fait pas écho, n'a pas d'importance, cela lui sera ôté (et donné à un autre)." Le maître - et Dieu - va nous confier des trésors à partager. N'attendons pas de les perdre.

    Et si je n'ai pas su profiter d'une opportunité, serai-je pardonné ? Oui, mais ce n'est pas tout. Prenons un exemple : un jeune doué pour le volley-ball refuse d'entrer dans l'équipe junior à cause des deux entraînements hebdomadaires. A 50 ans, il se rend compte de son erreur. Pensez-vous qu'il sera intégré dans cette même équipe ? On lui proposera plutôt celle des vétérans. Répondre au bon moment entre aussi en ligne de compte. Mais ce qui est sûr, c'est que le talent de l'expérience ne devrait jamais être enterré. Une société ou une Eglise sera enrichie par la présence de plusieurs générations. On n'est jamais trop vieux. Favorisons les échanges et réjouissons nous des complémentarités.

     

    En résumé

    Tous, nous avons au moins un incroyable talent.

    Même le plus petit est de grande valeur.

    Nous pouvons nous faire épauler.

    Utilisons nos talents et d'autres pourront en profiter.

    Veillons à ce que notre caractère évolue. Il est tout aussi important que les talents : il peut les multiplier ou les étouffer.

     

    Résumé du résumé

    Vous pouvez y ajouter votre nom :

    Quel talent !

     

     

     


  • Commentaires

    1
    anne-lydie
    Vendredi 28 Février 2014 à 17:53

    Hello Laurent,

    Très intéressant ton étude sur les talents.....je découvre la valeur énorme d'un talent! j'avais toujours pensé que cela représentait une seule pièce......A méditer!

    Meilleures pensées de Californie où je suis chez ma fille.

    2
    JoKo
    Samedi 1er Mars 2014 à 16:44

    Difficile ce texte. Le maître n'a finalement pas donné d'ordre. Libre à chacun de garder comme il veut, tout en sachant qu'il faudra le rendre. Je pense que je l'aurai aussi mis de côté pour le retrouver intact, plutôt que de risquer le perdre d'une façon ou d'une autre, non ?

    3
    Lundi 3 Mars 2014 à 09:52

    Attention ! Ici, Dieu donne. Ce n'est pas un prêt. Dans ce cas, le réflexe bien helvétique de mettre l'argent en lieu sûr... n'est pas la bonne solution. Si l'on nous donne... le mieux est de l'employer et d'en faire profiter les autres.

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